William Klein est aujourd’hui avant tout reconnu comme photographe. Ne retenir que cette partie de son œuvre immense serait extrêmement réducteur. Il fut tour à tour peintre (formé dans l’atelier de Fernand Léger), photographe (à partir de 1952) et cinéaste (à partir de 1958). Deux grandes caractéristiques de l’œuvre de William Klein sont mises en exergue par le Centre Pompidou.
Tout d’abord le mouvement, ce que WILLIAM KLEIN appelle le « bougé », il découvre son importance lorsqu’il réalise, en 1952, pour l’architecte italien Mangiarotti de grands panneaux pivotants en noir et banc dont les combinaisons sont infinies. Le cinéma et la photographie (« une sorte d’action-photography » en référence à l’action-painting du néo-expressionnisme américain de l’époque) lui donne l’occasion d’explorer toutes les facettes du « bougé ».
Le deuxième aspect marquant de son œuvre est résumé en une phrase par Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue : « Il est allé aux extrêmes, ce qui demandait à la fois un ego hypertrophié et beaucoup de courage ». Voulant rompre avec la tradition de la caméra invisible, la caméra de William Klein est intrusive, il prend sur le vif ce qu’il voit. Au final : des photographies ironiques et violentes, des films satiriques et militants.
L’exposition du Centre Pompidou, qui a été conçue en étroite collaboration avec William Klein, confronte photographies anciennes et récentes (image de mode, des tirages consacrés aux villes : Moscou, New York, Paris, Rome, Tokyo), maquettes de livres, dessins, affiches et extraits de films.
Comme souvent au Centre Pompidou, l’exposition est très bien conçue. C’est une bonne occasion de (re-)découvrir un des plus grands artistes de la seconde moitié du 20ème siècle.
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